La petite histoire
de Saint-Nicolas-lez-Arras
La vie médiolanaise
Le Service de santé aux armées en 14-18
Au début du conflit, les états majors n’ont pas anticipé les conséquences sanitaires d’une offensive intense. D’autant que de nouvelles armes sont employées : artillerie plus puissante, lance-flammes, gaz toxiques (ypérite). Très rapidement, le Service de Santé aux Armées se trouve dépassé par le flux massif des blessés et la constatation de pathologies inattendues. On évacue très rapidement l’ensemble des blessés vers l’arrière sans prise en charge initiale et sans tri.
Indépendamment des blessés, la guerre des tranchées favorise des affections très spécifiques par manque total d’hygiène : typhus, choléra, parasitoses (« la gale du poilu »). La prophylaxie de ces affections s’avère impossible.
Rapidement, des médecins militaires, notamment le docteur Claudius Régaud, sont chargés de rénover le système de santé militaire.
On constate :
– une déficience des premiers soins, ce qui aggrave les blessures initiales
– une évacuation anarchique sans triage des pathologies
– un nombre insuffisant de formations sanitaires près du front et à l’arrière
– un manque de personnels compétents face aux blessures spécifiques de guerre.
On crée en urgence des postes de secours avancés dans lesquels le blessé est relevé et bénéficie d’une prise en charge médicalisée. Le blessé est trié et son type de blessure est identifiable grâce une fiche d’évacuation de couleur :
– rouge s’il est porteur d’un garrot pour une plaie artérielle
– bleue s’il relève d’une chirurgie d’urgence
– blanche : pour les blessés plus légers
– jaune s’il est porteur dune affection contagieuse
Cette idenfication permet une évacuation vers une structure sanitaire de première ligne : le plus souvent des structures chirurgicales de l’avant.dès que l’état du blessé le permet il sera dirigé vers les hôpitaux de l’arrière provisoires ou d’origine. Il faut aussi développer les moyens d’évacuation. Ils sont assurés, en début de conflit, par des voitures hippomobiles, puis automobiles, voire des péniches.
En 1915, l’armée française ne dispose que de 5 trains sanitaires. On réquisitionne des trains de voyageurs et des trains de marchandises que l’on équipe, en urgence de porte-brancards. En 1918 le service de santé aux armées pourra, enfin compter sur 190 trains sanitaires, mais la guerre prenait fin et il avait fallu évacuer 5 millions de blessés en 4 ans.
On peut affirmer que cette guerre de 14-18 a fait évoluer la médecine.
Quelques exemples :
– un chimiste américain, Henry Dakin, a mis au point un antiseptique qui porte son nom et permet une désinfection efficace.
– les techniques d’anesthésie ont connu un progrès considérable.
– cette guerre a vu, également la naissance de la chirurgie réparatrice ou plastique pour redonner un visage aux milliers de « gueules cassées »
– Marie Curie a mis ses connaissances des rayons X au service des armées dans des unités chirurgicales mobiles avec l’aide de la Croix rouge. La radioscopie d’urgence était née.
– Cette guerre de tranchées a eu des conséquences psychologiques importantes et parfois irréversibles sur des soldats qui vivaient confinés et constamment angoissés face à des attaques ou des bombardements sans possibilité de repli. Cette nécessité de prise en charge psychiatrique a été également une nouveauté.
– Enfin, la guerre de 14-18 a vu la carrière d’infirmier s’ouvrir largement aux femmes, car avant elle était quasiment réservée aux hommes et à quelques communautés de religieuses.